Critiques. 2015
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Polysémiques


Psycholinguistique (Jean Caron)
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Voir abstrait/concret (Olga Anokina) [JJD le jeu des 7 familles ]
Emploi au masc ou au fem ex : un aide, une aide
la cause et l’effet, l’action et son résultat, etc., en les englobant sous le même nom.
catachrèses
Un nom concret serait plus facile à mémoriser (… palais de la mémoire…)
D’autres psychologues se sont également aperçus de l’importance du contexte pour les noms abstraits. Ainsi, P. J. Schwanenflugel et E. J. Shoben 596 dont nous avons cité l’expérience supra (cf. chapitre 4) ont démontré que l’accès aux noms abstraits était plus difficile que celui aux noms concrets uniquement en absence de contexte597. Comme nous l’avons signalé dans le chapitre 4, l’importance du contexte pour la compréhension des noms abstraits est due au fait qu’il lève l’ambiguïté des abstraits causée par leur référence virtuelle vague
p 303 Étude sémantique du nom abstrait en français Olga Anokhina-abeberry 8 décembre 2000
p 5 générique, le conceptuel, l’hyperonymie, l’imaginaire […] l’(im)matérialité et de l’(in)accessibilité aux sens
p 11 «Abstrait, aite. […] Se dit d’une qualité considérée toute seule, et détachée du sujet. Ainsi la rondeur, la blancheur, la bonté sont des termes abstraits ; et rond, blanc, bon sont […] des termes concrets » 5. « Le nom abstrait est celui qui désigne une propriété ou une qualité séparée par notre esprit du sujet auquel elle est unie, et considérée comme existant indépendamment de ce sujet » M. Grevisse, Le bon usage. Grammaire française, Gembloux, Duculot, 1975, § 237.
p 13 (1) L’homme est mortel (2) Un roi doit connaître l’histoire de son peuple 15 (3) La colère est mauvaise conseillère Dans les phrases (1) et (2), il s’agit de l’homme et du roi en général. Ces mots-là ne renvoient pas à des individus existant réellement mais sont tout à fait susceptibles de le faire. Ainsi, pour éviter la confusion entre le générique et l’abstrait, il est préférable de parler de l’emploi générique, et non abstrait, du nom en l’opposant à l’emploi spécifique. […] Cette faculté humaine de former un concept distinct d’un objet concret est assurée par une autre faculté « inhérente à la condition humaine » 18, celle de symboliser. Le processus de symbolisation consiste à représenter le réel par un symbole, un « signe », en tenant compte de sa structure et de ses caractéristiques propres et à l’identifier dans des ensembles différents. E. Benveniste, Problèmes de linguistique générale, Paris, Gallimard, 1966, vol. 1, p. 26.
p 16 Galmiche et Kleiber. En fait, il s’agit d’abstraction à différents degrés car « en tant que noms de catégories, teckel, chien et animal sont tous abstraits, ce n’est que lorsqu’on les compare entre eux que l’on peut établir des différences d’abstraction»26. Selon eux, il n’y a pas «de paradoxe à affirmer qu’un substantif comme animal est un substantif concret plus abstrait que le chien »
[ JJD Le monde mathématique était un monde réel ? possible ? imaginaire ? et 1984 ? ]
p 28 Don Quichotte, dont la perception du monde était très éloignée de l’état réel des choses. […] si le monde réel est imposé aux individus et se développe selon des lois dont la compréhension ne leur est pas toujours accessible, un monde imaginaire, quand il est un monde créé pour une large part volontairement (livre, film, œuvre d’art), obéit aux lois qui lui sont imposées par son créateur
p 31 J’ai rêvé cette nuit d’une femme étrangement belle Il est donc licite de parler d’un référent imaginaire, voire de l’emploi imaginaire du nom femme, mais le nom n’en devient pas abstrait pour autant.
p 34 Un système avec lequel le langage a beaucoup en commun est, sans doute, le langage pictural. Dans ces deux systèmes, la notion d’abstrait se révèle d’une grande importance, mais aussi conduit à toute sorte d’équivoques et de confusions et va même jusqu’à défendre théoriquement son droit à l’existence. [JJD code de la route]
p 36 Ainsi, une femme portant une balance peut-elle représenter la Justice, une Vénus, la Femme etc. Elle peut représenter un être concret, par exemple, la femme du peintre, aussi bien qu’un concept, une idée « abstraite » de la Justice
p 40 (23) Qu’est-ce que c’est ? [… ] (24) C’est un chat […] (25) C’est l’amour. (26) C’est de l’amour […] (31) a) Noblesse oblige
p44 n’étant pas sûrs que le mot choisi (il s’agit d’un nom abstrait) est le « bon », ils l’introduisent à l’aide des marqueurs qui expriment cette hésitation et incertitude : […] (34) On avait envers lui une espèce d’adoration et de terreur (interview avec Brigitte Engerer in La terrasse, mars 1997, n° 46, p.14)
p 45 Une autre manière d’exprimer cette incertitude en français consiste à accompagner le nom abstrait de l’adjectif préposé certain : (38) Le rire et la sincérité sont ici des armes que le téléfilm manie avec une certaine maladresse mais toujours beaucoup de tendresse (T, le 24 janvier 1998, n° 2506, p. 115)
p 47 on dira difficilement une certaine chaise ou un certain réverbère, contrairement à une certaine maladresse.
p 50 [jjd : Le carré peut être instancié, par la variation, concernant les variables « ça »…, « papa, mari …» ] p 63 En revanche, la plupart des noms abstraits ne tolèrent pas le pluriel, par exemple : la tristesse, la haine, l’immortalité. Néanmoins, certains mots abstraits acceptent le pluriel sans réticence : les amours,
p64 Ainsi, soit le nom abstrait pluralisé renvoie aux différentes sortes d’état, de qualité (59), soit il a trait aux entités concrètes et là il change de catégorie, en changeant de sens (60)
p 65 Comme le cœur, le corps a ses raisons que la raison ignore (T, le 21 février 1998, n° 2510, p. 44)
p 71 En linguistique le nom abstrait est souvent perçu comme « celui qu’on peut définir sans être pour autant capable de l’illustrer » [jjd : somme arithmétique vs géométrique ] […] Cela a permis à R. Martin183 de classer les substantifs comme parallélogramme, cercle ou prisme, « qui sont des constructions d’esprit » 184, parmi les noms concrets, étant donné leur faculté d’être « représentables » et inversement, les substantifs superordonnés comme animal ou plante, bien que susceptibles de désigner les êtres perceptibles, apparaissent comme abstraits du fait qu’on a du mal à leur associer une image concrète.
p 83 Nous rencontrons souvent l’opinion des linguistes selon laquelle la distinction des noms en concrets et abstraits est non-pertinente et qu’il faudrait la remplacer par la distinction en prédicats et arguments, empruntée à la logique. […]
p 88 Convaincu par cette rencontre, Haneke s’est attelé à l’écriture d’un scénario que Binoche attend avec une curiosité impatiente (T, le 4 novembre 1998, n° 2547) Dans les énoncés (74) – (77) le nom abstrait est accompagné d’un adjectif qui non seulement le caractérise en ajoutant l’information supplémentaire, mais aussi conditionne, comme nous l’avons vu, l’emploi d’un article indéfini.
p 92 la locution adverbiale dans la liberté remplace un adverbe, sémantiquement équivalent à librement. […] alors que les compléments circonstanciels sans souci (93) et sans regret (94) ne peuvent pas être paraphrasés par un adverbe synonymique, car il n’existe pas d’adverbe correspondant. […] Les noms concrets expriment le moyen ou l’instrument, tandis que les noms abstraits expriment la manière.
p 94 (96) La pauvreté est discrète (97) Elle a soigneusement rangé sa richesse dans le placard où le nom abstrait pauvreté (96) désigne en fait les gens pauvres, alors que le substantif richesse (97) dans son emploi métonymique renvoie à une entité concrète manteau de vison.
Ce procédé stylistique a été nommé par P . Fontanier synecdoque d’abstraction 235 qui consiste, selon lui, « à prendre l’abstrait pour le concret, ou, si l’on veut, à prendre une qualité considérée abstractivement et comme hors du sujet, pour le sujet considéré comme ayant cette qualité »
p 104 Il s’est enfermé dans sa chambre et dans son chagrin Comme le montrent les exemples ci-dessus, le zeugma consiste, entre autres possibilités, à coordonner grammaticalement « deux mots qui possèdent des sèmes opposés, par exemple “abstrait“ et “concret“ » […] Le vin et la paresse se disputent dans mon cœur

  • tangente
  • construction
  • Les mathématiques, ça ne se voit pas, ça se pense.
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